Djibouti : une délégation familiale à l’ONU suscite malaise et accusations de népotisme

Publié le 24 septembre 2025 à 19:06

Djibouti : une délégation familiale à l’ONU suscite malaise et accusations de népotisme

 

New York / Djibouti – La représentation de Djibouti au sommet des Nations unies a provoqué une vive polémique. Autour du président Ismaïl Omar Guelleh, plusieurs membres de sa famille figuraient au sein de la délégation officielle : son neveu Idriss Omar Guelleh, sa fille Haibado Ismaïl Omar Guelleh, sa nièce Fathia Djama Oudine, ainsi que son autre neveu Mohamed Siad Doualeh, actuel ambassadeur de Djibouti aux États-Unis.

 

Pour de nombreux observateurs, cette configuration relève moins d’une délégation diplomatique que d’un cercle familial élargi. « C’est une aberration, cela projette l’image d’un État géré comme une entreprise privée plutôt que comme une République », confie un analyste basé à Addis-Abeba.

 

Un symbole de népotisme

 

La présence marquée de proches du chef de l’État alimente les accusations récurrentes de népotisme qui entourent le régime. Arrivé au pouvoir en 1999, Ismaïl Omar Guelleh, 77 ans, est à la tête du pays depuis plus de deux décennies et incarne une continuité familiale et clanique souvent dénoncée par l’opposition.

 

Dans un contexte où Djibouti, petit État stratégique de la Corne de l’Afrique, accueille de nombreuses bases militaires étrangères et joue un rôle crucial dans la sécurité maritime mondiale, cette image brouille son crédit diplomatique. « La scène internationale attend d’un pays qu’il soit représenté par des institutions, pas par une famille », estime un diplomate africain sous couvert d’anonymat.

 

Une image internationale écornée

 

Si, officiellement, la composition des délégations relève de la prérogative souveraine des États, la surreprésentation familiale à un rendez-vous de cette envergure interroge. Elle pourrait être perçue comme un signe de faiblesse institutionnelle et renforcer l’idée d’une personnalisation extrême du pouvoir.

 

Pour l’heure, les autorités djiboutiennes n’ont pas commenté les critiques. Mais le contraste est saisissant : alors que l’ONU se veut le lieu d’expression du multilatéralisme et de la représentativité des peuples, la délégation djiboutienne donne l’impression inverse — celle d’une République confondue avec une dynastie.

 

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