Djibouti face à un scandale diplomatique : silence troublant autour de la détention d’agents ICE et de migrants condamnés
Djibouti – Juin 2025. Depuis plusieurs jours, treize agents du service américain de l’immigration (ICE) et huit migrants condamnés pour des crimes graves se trouvent en détention provisoire dans un container maritime sur la base militaire américaine de Camp Lemonnier, à Djibouti. Ce qui aurait dû être une escale temporaire s’est transformé en crise humanitaire et diplomatique, sans réaction officielle des autorités djiboutiennes.
Un groupe détenu dans des conditions dégradantes
L’opération faisait suite à une tentative du gouvernement américain de déporter ces migrants vers le Soudan du Sud. Cependant, une décision judiciaire de dernière minute aux États-Unis a suspendu cette expulsion, forçant l’avion à faire escale à Djibouti.
Les passagers, agents fédéraux compris, sont désormais bloqués dans un container aménagé sur une base militaire étrangère, exposés à une chaleur extrême, des fumées toxiques, et un accès limité à l’eau, à la nourriture et aux soins médicaux.
Une absence de réaction nationale préoccupante
Ce cas soulève une question fondamentale : où sont les autorités djiboutiennes dans la gestion de cette affaire ?
Djibouti, État souverain, n’a émis aucun communiqué, ni pris aucune mesure apparente concernant la présence prolongée sur son territoire de personnes détenues dans des conditions non conformes aux standards internationaux. Il est légitime de s’interroger sur la capacité — ou la volonté — des autorités nationales à exercer leur autorité sur les bases étrangères installées sur le sol djiboutien.
Un enjeu de souveraineté
Si la présence militaire américaine à Djibouti est encadrée par des accords bilatéraux, cela ne saurait justifier l’absence totale de supervision ou d’intervention de l’État hôte lorsque des personnes y sont détenues. La souveraineté territoriale implique un droit de regard et d’action sur toute activité relevant de la justice, de la sécurité et des droits humains, y compris sur les zones louées à des puissances étrangères.
En l’occurrence, le silence du gouvernement djiboutien laisse craindre une forme d’abdication de sa responsabilité régalienne.
Des risques sécuritaires ignorés
Plus inquiétant encore, les services de défense américains ont alerté sur la menace potentielle d’attaques à la roquette depuis le Yémen, mettant en danger la vie des personnes enfermées sur la base. Aucune mesure publique de prévention ou de coordination de crise ne semble avoir été entreprise du côté djiboutien.
Un appel à la responsabilité nationale
Cet incident met en lumière les tensions grandissantes entre souveraineté nationale et dépendance stratégique à l’égard de puissances étrangères. Le gouvernement djiboutien se doit de clarifier sa position, d’exercer pleinement ses droits sur son territoire et de garantir que toute activité menée dans ses frontières, y compris par des partenaires internationaux, respecte les normes juridiques et éthiques en vigueur.
Dans un contexte géopolitique aussi sensible, le silence est une faiblesse que Djibouti ne peut plus se permettre.
@DNL_NEWS


Ajouter un commentaire
Commentaires