Mariage collectif : une initiative louable entachée par l’absence de diversité

Mariage collectif : une initiative louable entachée par l’absence de diversité

Mariage collectif à Balbala : une initiative pour la cohésion familiale qui soulève des interrogations sur l’inclusion communautaire

Balbala, 13 mai 2025 

Une cérémonie de mariage collectif s’est tenue hier dans l’enceinte du centre Alrahma, dans la commune de Balbala. L’événement, placé sous le thème de la solidarité sociale et du renforcement des valeurs familiales, a été organisé par le Ministère de la Femme et de la Famille en partenariat avec l’Association Famille Heureuse. Il a été présidé par la ministre Mme Mouna Osman Aden.

Plusieurs jeunes couples ont été unis lors de cette initiative, saluée pour son objectif de faciliter l’accès au mariage et de promouvoir la stabilité familiale parmi les jeunes générations. Dans son discours, la ministre a souligné l’importance de bâtir des familles stables et responsables, rappelant que cela constitue un pilier fondamental de la politique sociale nationale.

Cependant, derrière cette démarche en apparence inclusive et bienveillante, des voix s’élèvent pour interroger le manque de représentativité communautaire observé lors de la cérémonie.

En effet, l’ensemble des couples mariés lors de cet événement semble provenir d’une seule communauté majoritaire, tandis que la communauté Afar, composante essentielle du tissu social djiboutien, n’est nullement représentée. Une absence qui interpelle, surtout dans un cadre où l’on parle de cohésion nationale et de renforcement du vivre-ensemble.

Dans un pays aussi multiculturel que Djibouti, où les équilibres communautaires sont sensibles, de telles initiatives devraient impérativement veiller à refléter la diversité de la nation. L’inclusion équitable des différentes communautés est une condition sine qua non pour assurer la légitimité et l’impact social de ce type d’événement.

Alors que le ministère et ses partenaires annoncent leur intention de soutenir les jeunes mariés à travers des programmes d’accompagnement, une question reste en suspens : la cohésion nationale peut-elle être promue sans une représentation juste de toutes les composantes de la société ?

Pour que de telles initiatives remplissent réellement leur mission, il est nécessaire qu’elles soient conçues avec une vision plus inclusive, respectueuse de la pluralité culturelle et ethnique du pays.

@SOURCE: RTD DE DJIBOUTI

@DNL