Quel article de la Constitution djiboutienne pourrait être modifié pour permettre un 6ᵉ mandat à IOG ?
Depuis 1999, Ismaïl Omar Guelleh (IOG) dirige Djibouti. Réélu successivement en 2005, 2011, 2016 et 2021, il entame un cinquième mandat. À l’approche de 2026, une interrogation revient avec insistance : une sixième candidature est-elle possible ? Et que faudrait-il modifier dans la Constitution pour l’autoriser ?
La réforme clé de 2010 : une porte déjà entrouverte
La loi constitutionnelle n°92/AN/10/6ème L, promulguée le 21 avril 2010, a profondément transformé le cadre institutionnel de Djibouti. Elle a notamment :
- Supprimé la limite du nombre de mandats présidentiels,
- Réduit la durée du mandat de six à cinq ans,
- Interdit la peine de mort (article 10),
- Créé un cadre pour un futur Sénat.
Mais surtout, elle a modifié l’article 23 en y ajoutant une limite d’âge :
«[…]être âgé de quarante ans au moins et de soixante-quinze ans au plus à la date de dépôt de sa candidature. »
Or, IOG étant né en 1947, il aura 78 ans en 2026. Il ne pourra donc pas légalement se représenter sans modification de cet article.
Vers une révision ciblée de l’article 23 ?
Pour permettre une sixième candidature, il faudrait donc modifier à nouveau l’article 23, soit en :
- supprimant la limite d’âge de 75 ans,
- soit en relevant l’âge maximum (par exemple à 80 ans),
- voire en redéfinissant les conditions d’éligibilité.
La procédure est prévue par les articles 91 et 92 (nouvelle numérotation post-2010) :
le président peut proposer une révision constitutionnelle, qui peut être adoptée par les deux tiers des membres de l’Assemblée nationale, sans passer par un référendum.
Une zone d’ombre persistante : l’ancienne version toujours en ligne
Fait étonnant : la version de la Constitution affichée sur le site officiel de la Présidence (presidence.dj) ne reflète pas les modifications de 2010.
Elle présente encore :
- une durée de mandat de six ans,
- une limitation à deux mandats,
- et n’inclut pas la limite d’âge de 75 ans à l’article 23.
Ce flou alimente les interrogations sur la transparence juridique et la clarté du droit constitutionnel à Djibouti. Il est essentiel que les institutions publient la version à jour de la Constitution, notamment à l’approche d’échéances électorales majeures.
La seule réelle barrière actuelle à une sixième candidature d’Ismaïl Omar Guelleh est l’âge limite fixé par l’article 23, introduit en 2010. En l’absence d’une révision ciblée, cette disposition rend sa rééligibilité impossible. Mais dans un système politique où les révisions constitutionnelles sont contrôlées par le pouvoir exécutif, aucun scénario ne peut être exclu.
@SOURCES: https://www.presidence.dj/page/la-constitution-de-la-republique-de-djibouti
@DNL

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Commentaires
No au 6e mandat du dictateur Guelleh Garmaqaate
Non au 6ème mandat