Djibouti : des milliards pour l’éducation, mais peu d’effets en classe

Publié le 1 mai 2025 à 04:21

DNL national – Société | Opinion Djibouti :

des milliards pour l’éducation, mais peu d’effets en classe

Par DNL_ avril 2025

Depuis plusieurs années, Djibouti affiche une volonté affirmée de faire de l’éducation une priorité nationale. Le pays consacre officiellement plus de 20 % de son budget annuel à ce secteur stratégique.

Pour l’année 2024, cela représente environ 32,8 milliards de francs djiboutiens (soit 184 millions de dollars US), sur un budget total de 152,49 milliards FDJ. À cela s’ajoutent des financements extérieurs conséquents, notamment un programme lancé en janvier 2024 soutenu par la Banque mondiale, le Partenariat mondial pour l’éducation (GPE) et la fondation Education Above All. En février, Djibouti a été invité à soumettre une demande pour un financement supplémentaire de 5 millions de dollars dans le cadre d’un projet de transformation du système éducatif. Mais malgré ces chiffres impressionnants, la réalité des salles de classe djiboutiennes raconte une toute autre histoire.

Écoles rurales : sous-financées et oubliées Dans les régions de l’intérieur, de nombreux établissements fonctionnent sans équipement de base. Manque de mobilier, absence de sanitaires, pénurie d’enseignants… Les promesses budgétaires ne semblent jamais atteindre ces écoles.
 
1- Dans une école à Ali-Sabieh, les élèves évoluent dans des conditions rudimentaires.
 
Des projets ambitieux, mais sans ancrage local Certains efforts existent. À Arta, par exemple, des enseignants initient les élèves à la géographie mondiale à l’aide de cartes murales, dans un esprit participatif. Mais ces pratiques, aussi inspirantes soient-elles, se heurtent à une réalité : la rareté du matériel pédagogique et l’absence d’un accompagnement systématique.
 
2-Des élèves à Arta interagissent avec une carte du monde, malgré un cadre matériel limité.
 
Une motivation freinée par le manque de moyens Le potentiel est là. Les élèves sont présents, motivés, curieux. Les enseignants, souvent sans ressources, donnent le meilleur d’eux-mêmes. Mais face à des classes surchargées et des outils pédagogiques obsolètes, difficile de maintenir un enseignement de qualité.
 
3- Des élèves appliqués, dans une classe où les conditions restent précaires.
 
 
Des partenaires engagés, mais un manque de gouvernance Des organisations comme l’UNICEF appuient plusieurs établissements en formant des enseignants et en réhabilitant des infrastructures. Toutefois, ces efforts sont souvent éclipsés par une gestion centralisée et peu transparente. Sans mécanismes efficaces de suivi et de redistribution des ressources, les résultats restent minimes.
 
4- Une délégation internationale visite une école appuyée par l’UNICEF.
 
 
Un système à refonder, pas seulement à financer Le vrai problème n’est pas l’absence de moyens, mais la manière dont ils sont utilisés. La répartition des budgets reste inégale, les projets éducatifs manquent de coordination avec les besoins locaux, et les enseignants sont souvent laissés sans formation continue ni soutien institutionnel. Tant que ces dysfonctionnements ne seront pas résolus, les milliards consacrés à l’éducation risquent de nourrir davantage les rapports que les résultats. Il est temps de passer d’un financement symbolique à un investissement réel, efficace et équitable. 
 
SOURCES:
 
 
 
 
https://open.unicef.org/sites/transparency/files/2020-06/DJIBOUTI-TP4-2018.pdf
 
@DNL_national continuera de suivre les développements dans le secteur éducatif djiboutien.

 

 


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