La “flotte fantôme” russe et le pavillon djiboutien : un passage illégal dans les eaux stratégiques

Publié le 25 avril 2025 à 02:26

L’affaire du pétrolier Kiwala, récemment intercepté au large de Tallinn par les autorités estoniennes, met en lumière les pratiques douteuses de la “flotte fantôme” russe, une armada de navires opérant sous des pavillons de complaisance pour échapper aux sanctions internationales.

 

Le cas du Kiwala, qui prétendait naviguer sous pavillon djiboutien, soulève des interrogations graves sur la permissivité — voire la complicité — de certaines autorités maritimes. Un navire sous faux pavillon Le Kiwala, bien que prétendument enregistré à Djibouti, ne figurait dans aucun registre officiel du pays. Les autorités navales djiboutiennes ont confirmé qu’elles ne reconnaissaient pas le navire, malgré un certificat de pavillon présenté par l’équipage. Ce défaut de pavillon constitue une violation directe du droit maritime international, justifiant son arrestation immédiate par les garde-côtes estoniens.

 

La Russie et les routes maritimes africaines Ce type de navigation illégale prend racine dans des stratégies d’évitement des sanctions imposées à la Russie. En utilisant des pavillons étrangers, notamment africains, comme celui de Djibouti, certains navires peuvent transiter plus librement par des routes clés comme le golfe d’Aden ou la mer Rouge. Ces itinéraires sont vitaux pour les exportations de pétrole russe, souvent sous couvert d’opérations fictives. Des complicités locales ou une faille systémique ? L’opacité administrative dans certains pays africains facilite l’utilisation abusive de leurs pavillons.

 

Djibouti, positionné stratégiquement, se retrouve indirectement au cœur d’un réseau opaque de navigation. Si aucune preuve directe d’un accord gouvernemental n’a été révélée, le manque de contrôle soulève des soupçons sur une éventuelle complicité passive, exploitée par des entités liées à Moscou. Une menace croissante pour la sécurité maritime Au-delà des violations juridiques, cette “flotte fantôme” fait courir des risques environnementaux, commerciaux et sécuritaires.

 

Elle est souvent composée de vieux pétroliers sans suivi technique, naviguant sans transparence, parfois sans assurance ni système d’identification actif. L’affaire Kiwala est un signal d’alerte. Le recours à des pavillons de complaisance, notamment celui de Djibouti, démontre la capacité de la Russie à maintenir ses exportations via des circuits alternatifs. Il est urgent que les organismes internationaux renforcent la surveillance de ces routes maritimes et que les États, comme Djibouti, clarifient leur rôle dans ce jeu géopolitique opaque.

Par @DNL

sources de Euronews, médias européens et rapports de la marine estonienne


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