Djibouti, 15 avril 2025 — Lors de la 6ᵉ séance du Conseil des Ministres, le gouvernement a présenté un projet de loi visant à ratifier un nouveau Traité de Coopération en matière de Défense (TCMD) avec la République Française. Ce texte, signé en juillet 2024 par le Président Ismaïl Omar Guelleh et son homologue Emmanuel Macron, est censé remplacer l’accord de 2011. Mais que gagne réellement Djibouti dans cette nouvelle version du traité ? Parmi les dispositions annoncées, on note :
• La rétrocession partielle (seulement 40 %) de l’îlot du Héron, à horizon 2026 ;
• Une revalorisation financière annuelle de la part de la France, dont les modalités précises restent floues.
Alors que certains saluent une continuité dans la coopération bilatérale, d’autres s’interrogent sur la lenteur et le manque d’ambition de cet accord, fruit de négociations entamées en 2021. Faut-il vraiment attendre jusqu’à 2026 pour récupérer une portion d’un territoire national ? Et que signifie concrètement cette “revalorisation” financière ? Aucune évaluation publique n’a été partagée.
Dans un contexte géopolitique tendu, ce traité pourrait davantage profiter aux intérêts militaires français, tout en maintenant Djibouti dans une position de dépendance stratégique. Le pays, pourtant situé à un carrefour maritime et commercial crucial, doit-il encore brader sa souveraineté contre une aide financière ?
Enfin, la durée de l’accord — 20 ans (2025–2045) — pose question : une génération entière d’engagement sans véritable débat public ni consultation nationale.
https://www.presidence.dj/conseil-des-ministres/2025-04-15
@DNL

Ajouter un commentaire
Commentaires